Petit pont massacreur
- vikenrenouard
- 31 mai 2016
- 4 min de lecture
Mercredi et jeudi
Je passe au Fablab montrer le contrôleur de charge dans son boitier, avant de le monter définitivement dans le bateau. Leticia prend des photos. Je lui explique le fonctionnement. Je m’occupe du branchement dans l’après-midi. L’intensité affichée est absurde, alors que tout fonctionnait avant. C’est parfait… On verra plus tard.
Ensuite, installation de l’émetteur AIS dans la foulée. Il m’avait semblé fonctionner correctement quelques semaines auparavant durant à un montage « à blanc ». Aujourd’hui, on dirait qu’il n’émet pas. Bizarre. De tout ce que j’ai fait aujourd’hui, rien ne fonctionne ce soir. Bonne nuit, à demain.
Je passe la matinée suivante à tester différentes antennes, faire des recherches sur internet, téléphoner au revendeur. Décidémment, c’est louche. Il est décidé de renvoyer l’émetteur au constructeur.
J’installe une prise allume cigare avec un fusible. Ca permettra de recharger la VHF portable et toutes sortes de choses, au besoin. Ca c’est facile et ca fonctionne…
Je rencontre les gars qui travaillent sur un bateau un peu plus loin. Un monstre, mais joli monstre. Plus de 50 pieds en alu grand luxe équipé comme un bateau de régate. Tout est high tech, il est très beau ce bateau. Adapté pour aller dans les glaces. Même les poignées de porte sont faites sur mesure, avec des prototypes réalisés au Fablab. Ceci est tout à fait normal.
Petit pont, 4-5 jours
Je m’attaque au ponçage de l’antidérapant du pont. Des reprises à faire à l’enduit époxy. Je démonte les petites poulies de renvoi, sur le roof et refais la surface à l’enduit. A l’avant également, je démonte les chaumards. L’année passée, un des trous laissait passer un peu d’eau quand il y’avait de la mer. De l’eau se retrouvait petit à petit dans les fonds… Désormais ca devrait être sec.
Je bouche à l’enduit régulièrement tous les trous du roof qui ont été autrefois bouchés au Sika. Ponçage de l’enduit. Puis je scotche tous les bords de l’antidérapant avant peinture. Ca prend trois heures exactement... Il était prévu de la pluie pour le week-end puis pour toute la semaine qui suit. Finalement ca évolue en mieux. Je pars acheter 3 pots de peinture antidérapante (Interdeck) et j'attaque la peinture sur le samedi et le dimanche.
Bonheur. Plus le rouleau dépose du gris neuf sur le vieux bleu, plus je souris. Musique. Je n’arrive plus à m’arrêter de sourire, bêtement, quand j’en arrive au cockpit : ca change radicalement l’aspect du bateau ! Le gris est un rappel aux bandes latérales et aux aménagements intérieurs. Ca joue ! Et surtout, le pont, c’est la seule partie que je n’ai pas pu refaire l’année dernière, alors que c’est la seule chose qu’on voit quand on est à la barre. Donc là, c’est la touche finale qui met en valeur l’ensemble du boulot réalisé, ca fait plaisir.
Dimanche, après la seconde couche d’antidérapant le matin, je m’extirpe du bateau pour me promener, le temps que ca sèche. . Je mettrai une troisième couche le soir. Petit pont massacreur, il va avoir une gueule d’enfer le Loussounga !
Une régate de « mini J » est organisée dans un des bassins du port. J’y mange une galette saucisse et prends une bière. Ca fait 2 semaines non-stop que je n’ai pas pris un moment pour faire autre chose que le boulot sur le bateau. Je vais me balader ensuite, à la pointe. Je ne sais même pas à quoi elle ressemble, cette embouchure de port. La dernière fois que je l’ai vue, c’était par la mer, quand j’ai amené le bateau en octobre dernier. Durant tout ce mois de mai consacré au chantier, je n’ai vu que l’intérieur du port. A pied, je n’ai jamais dépassé l’écluse, ni même le pont tournant. Et avec la 4 voies qui passe au dessus du port, on entend davantage les voitures que les mouettes. Mais je l’aime beaucoup cet endroit. Cette période est vraiment sympa. Je bosse à fond, ca avance. Bonne ambiance, les gens sont tops.
Toute la partie prise de tête- réflexion, c’était en amont, cet hiver. Avec le choix de l’AIS (il marche pas, ca tombe bien !), des panneaux solaires, le schéma de montage, le contrôleur de charge. Puis j’ai passé beaucoup de temps à tout organiser en début de chantier, à faire des achats, commander des pièces. En ce moment, je bosse de 9h-9h30 à 21h en moyenne. Mais c’est du bonheur, car tout avance. Je ne reste pas bloqué trop longtemps sur un problème comme ca a pu être le cas l’année passée. Et surtout, on se rend compte, visuellement, que le chantier avance.
Quand on apprécie travailler avec ses mains, un bateau, c’est formidable. Il y’a de la mécanique avec le moteur, de l’enduit et de la peinture avec la coque et le pont, de la menuiserie avec les aménagements, de l’électricité avec le circuit batterie et la gestion de l’énergie, de l’électronique avec les équipements, du matelotage avec les bouts, de la couture avec les voiles, etc.. Tous les thèmes, sur quelques mètres carrés. Et tout doit résister, donc faut aller à l’essentiel, faire simple et solide. C’est extrêmement motivant.
Le week-end prochain, formation médicale ATMSI. Le bateau, une sacrée école de vie.

Ponçage de l'ancien antidérapant.


Tous les anciens trous sont repris à l'enduit.



Pont abimé au niveau des poulies de renvoi dans le cockpit. Nouvelle surface à l'enduit époxy. Idem à l'avant concernant les chaumards.

Méchante averse donc travail à l'intérieur.

Installation du contrôleur de charge, de l'AIS, branchement du régulateur solaire.

Les deux diodes anti-retour pour les panneaux solaires.




Mise en place du scotch de masquage, avant peinture.

Dernières images du pont, en bleu.


A l'attaque. Tout doit disparaitre. Whallah je veux plus voir une seule trace de ce bleu.



Dernier coup de rouleau. Nouvelle peau.



Maintenant ça joue !